mardi 8 septembre 2009

Des effets de la banlieue sur les jeunes filles exilées.

Comme j'ai fini de me plaindre du froid et de la banlieue et de mon temps de trajet, j'en profite pour vous montrer un peu mon cadre de vie. Les champs constituent en fait la majeure partie de ma rue, Musilová, et je passe devant le lac au minimum deux fois par jour, puisqu'il est sur le chemin me menant à mon bus! Ô joie des transports en commun.



En revanche, même moi qui franchement ne raffole pas de la nature et de ses paysages pathétiquement bucoliques, ne peux m'empêcher d'apprécier le spectacle. Surtout qu'il paraît qu'en hiver, le lac gèle, et qu'on peut faire du patin à glace dessus! Bon, vous vous en doutez, moi et le patin, c'est comme les épinards, ça fait deux. En même temps, quand on a vécu toute sa vie dans des pays chauds, je peux pas trop me plaindre non plus. Je suis sûre que les tchèques sont de très mauvais surfeurs. Réflexion faite moi aussi, mais là, ça ne compte pas.

Bref.

Depuis ma fenêtre, j'ai une super vue sur la rue. Ne soyez pas jaloux -pas encore - je n'ai pas vue sur le lac, ou quelque autre site naturel portant à l'introspection. Non. J'ai mieux. Commencez à me jalouser. J'ai vue sur la maison des voisins, leur jardin, la fenêtre du salon, la piscine, bien que hors service vu les températures, et le garage. Mais j'ai également, et là ça devient presque intenable de suspense, vue sur presque toute la rue ainsi que les perpendiculaires. Alors comme je n'ai rien à faire, et bien je regarde la rue. Je zieute grave. Enfin, les gens, les passants, les voitures, les ouvriers, les pères de famille, les ado skatteurs. La diversité qu'il peut y avoir! J'en suis toute retournée!

Le matin, vers 8h30, c'est Mr-Qui-éternue-si-fort-en-face-que-je-l'entend-les-fenêtres-fermées, qui part au travail dans sa Škoda bleu clair. Ensuite, Mme Bouledogue promène son chien, sakatoutou à la main. Le soir, c'est Mr. Husky qui promène son chien, vers 17h45. Il esr presque obligé de courir derrière médor. Mme bouledogue fait son deuxième trajet vers 8h, gants aux mains et sabots aux pieds. Oh et tous les mardis, la famille vietnamienne - c'est hallucinant, ils ont tout un jardin japonais à la place de leur jardin: petite rivière, petit pont, gros bonzaïs et mini-temple des ancêtres, je vous assure, c'est tout à fait surprenant - organise une petite garden-party pour fêter je ne sais pas encore quoi. Dès que je le sais, je vous préviens. Sans oublier Hagrid, l'assistant de ma propriétaire - elle gère une sorte d'agence touristique pour enfants - un ancien biker à n'en pas douter, moustache qui n'a rien a envier à celle de "big moustache" dans La Grande Vadrouille, et l'immense catogan grisâtre qui va avec, et sa voiture de collection. Une sorte de buffle à roues. que dis-je, un bison motorisé, droit venu des States. Même Elton John ou un fan du King ne la conduirait pas.



Mme Labrador et son mari sont passés, je peux décemment aller me coucher. Un moustique suicidaire vient de se poser sur ma main, alors même que je vous écris. Fou. Le moustique n'est plus. Bien fait.




Mon petit lac, où je vais joyeusement me démettre une hanche l'hiver prochain, perchée sur mes patins à glace...

4 commentaires:

Coucouville les Nuées a dit…

Continue, Anaïs, je suis scotché!

BD a dit…

morte de rire.........

Muriel a dit…

à côté de chez moi, il y a "el salon de patines" : c'est comme une patinoire, sauf que c'est pas sur de la glace mais avec des patins à roulettes.
je pourrai donc aussi joyeusement me démettre une hanche, par solidarité!

Anaïs a dit…

Oh! merci! Je suis sûre que je pourrais aussi trouver des vieux patins à roulettes ici, genre sabots à roulettes... Je regarderais sur les marchés! Je penserais à toi en tous cas, quand il fera - 35°C... pourquoi n'ai-je pas eu ma dérogation pour aller au Congo??...