vendredi 13 novembre 2009

Sur les traces de Sissi!

Profitant d'un long week-end de près de 5 jours, je prends mes cliques et mes claques, pas de passeport, vive l'espace Schengen, et des euros, et m'en vais rendre visite au pays de Sissi, de Mozart, de l'ordre et de l'organisation.

Je vais à Vienne quoi.



Plein de nouvelles en rentrant, promis!

dimanche 8 novembre 2009

Czech wars III - Le retour de la Larve

Meredith et Derek se sont mariés. Dexter est épuisé. Julie a failli mourir étranglée. Ted est prof à l'université. Je ne sais pas ce qu'il arrive à Rory, les liens sont morts. Tous mes amis vivent leur vie. Avancent, reculent, piétinent, mais tout de même, vivent leur vie. Et moi, j'aime les regarder, les observer, les disséquer, analyser. Un peu à la House ai-je envie de me vanter. Peu importe qui ils sont. Peu importe qu'ils n'existent pas en vrai. Ils sont reposants. Faciles à côtoyer. Après une journée passée à fouiller internet à la recherche de précieuses informations - comment dit-on chiropracticien en tchèque? et cela existe-t-il ici? est-ce reconnu par la sécu locale? et pour l'aromathérapie? - à ingérer du café non plus par voie orale, mais par intraveineuse, à se concentrer pour comprendre l'accent terrible du professeur équatorien à 19h30, à racheter du papier toilettes à 20h45 parce que là, c'est vraiment la dèche, une séance couch potatoe est la bienvenue.

Il faut vraiment que je ralentisse. Que je me désintoxique. Rien que le week-end, dernier j'ai atteint les bas-fonds. Proche, toujours plus proche de l'overdose. Je dépasse les bornes des limites si vous voyez ce que je veux dire. Il faut que je me calme sur les séries télés. En ce moment, pour que vous saisissiez l'ampleur des dégâts, je suis près de 12 séries télés, sans compter celles que j'ai achevées avec succès. Évidemment, cette ingestion massive de culture, ce gavage de références aussi bêtes que divertissantes est absolument chronophage. Rien que ce week-end, entre vendredi soir et dimanche soir, en comptant bien, j'ai passé plus de 40 heures de suite dans mon lit, n'en sortant que pour manger, et utiliser la salle de bains. Évidemment, j'intègre dans le décompte les heures de sommeil en retard - que j'ai plutôt bien rattrapé, soit dit en passant.

Le problème, c'est qu'à force de regarder tant la télé, j'ai l'impression de vivre dans une sitcom. Triste, non? Ou bien très drôle. Pour être honnête, je ne suis pas encore totalement décidée. Toujours est-il que je me prends pour une star de série tévé.

En descendant du tram, j'effectue un petit pas de deux, tout en faisant un élégant mais ridicule mouvement de tête pour faire virevolter mes cheveux dans le vent. Je vais boire des cafés avec des amis dans des bars branchés toutes les cinq minutes. J'écoute de la musique dans ma chambre et danse seule. J'écoute mon répondeur en rentrant chez moi - celui de mon portable, le français, on ne sait jamais si quelqu'un de France ne sait pas que j'ai émigré vers la Sibérie. Je mange des salades au poulet grillé dans des restaurants hype. Je fête -presque- halloween. J'effectue des transplantations cardiaques sur des courgettes, et des craniotomies d'urgence sur des aubergines. Je vais au théâtre et à des expos photos en sirotant un Smoothie tout frais.


Je vous le dit franchement, sans pudeur aucune, je peux l'assumer.


Je suis devenue une fille branchée.

Bon, pas totalement. J'ai encore quelques progrès à faire. Je ne regarde pas Gossip Girl. Et puis hier, je suis allée manger au Bohemia Bagel de Mala Strana. Vous ne connaissez certainement pas, avant-hier moi non plus, c'est branché. Pleine de l'enthousiasme qui me caractérise lorsque je suis de bonne humeur, j'ai voulu innover. J'ai commandé un burger "sain" au tofu. Mauvaise idée. Le steak de tofu, c'est pas bon. Vraiment pas.

Mais je l'ai mangé. Sans broncher. Ni cesser de lire mon pavé. Je suis une fille branchée que voulez-vous.

Pourvu que j'arrive à faire croire ça aux parisiens l'année prochaine...



Et hop, une petite prise de vue de la place de la vieille ville, Staroměstké náměstí, et de son Eglise St. Nicolas si je ne m'abuse.


Nb: Pour info, la trilogie très auto-centrée et j'adore-me-la-jouer dont cet épisode faisait partie est achevée. Je me concentrerais désormais un peu plus sur l'objet premier de ce blog, à savoir la République Tchèque. En tous cas j'essaierais.


Oh et puis kurva, j'arrive pas à régler ces histoires de police. A force de trifouiller ces messages, ça devient n'importe quoi. Tant pis. Ferais mieux la prochaine fois.

mercredi 4 novembre 2009

Victoire !



Enfin!

Certains n'y croyaient plus, d'autres désespéraient, d'autres encore commençaient à perdre patience...

Enfin. Après moult palabres, caprices et surprises; après de nombreux mois; après avoir épuisé tous les artifices et prétextes possibles; avec beaucoup de mauvaise volonté, Klaus a enfin signé.



Hier, mardi 3 novembre, à 15h, le président de la R.Tchèque Vaclav Klaus a enfin signé le traité de Lisbonne, qu'il refusait de signer, invoquant tous les prétextes possibles pour ce faire.
Klaus n'aime pas l'Europe. Non. C'est faible. Klaus exècre l'Europe. Alors forcément, signer un traité qui renforce l'intégration de l'Ue, c'est pas évident pour lui. Le traité est passé plusieurs fois devant la Cour Constitutionnelle tchèque, qui, ce mardi, a finalement jugé le traité en totale conformité avec la Constitution tchèque. Mais Klaus a aussi réussi à négocier et remporter un opt-out de la Charte des droits fondamentaux, sous prétexte de vouloir éviter de devoir rendre des comptes pour l'expulsion des Allemands des Sudètes en 1945. Il y a aussi eu la lettre de David Cameron, leader du parti conservatiste britannique, demandant à Klaus de retarder la signature jusqu'à sa probable élection au printemps prochain, histoire d'organiser un petit réferendum sur le traité au Royaume-Uni, qui aurait eu peu de chances d'êtres positives.

Raconté comme ça, ça semble simple, mais croyez-moi, il a fait très fort le Klaus. Ici, le gouvernement - si on peut appeler ça un gouvernement, la notion est assez aléatoire ces derniers Justifiertemps dans le pays - s'en arrachait les cheveux. Bruxelles ne prend plus vraiment Prague au sérieux, du moins c'est l'impression qu'on a, vu d'ici. La présidence suédoise de l'UE a sérieusement commençé à s'énerver, de même que nombreux pays européens. Dans le genre tête de mule, on fait difficilement mieux. Mais là, il n'avait plus aucun recours, plus aucune excuse. Alors il a signé. Même si personne ne s'attendait à ce qu'il s'éxécute si rapidement après l'annonce du verdict de la Cour Constitutionnelle tchèque.

Le traité de Lisbonne a enfin été accepté par tous les pays de l'UE. Il entrera définitivement en vigueur le 1er décembre prochain. Un grand succès pour la présidence suédoise, mais avant tout pour l'Europe toute entière.

C'est un grand pas pour l'UE, assurément. Qu'est-ce que ça va changer? Tout d'abord, l'Union va se doter d'un Président permanent du Conseil Européen. Le fameux poste de "Président de l'UE", au mandat renouvelable de deux ans et demi. Si par chance et intelligence, les Présidents et/ou Premiers Ministres de l'UE parviennent à nommer un candidat véritablement compétent à ce poste, l'UE pourrait enfin commencer à avoir une politique extérieure cohérente, une voix unie, et par conséquent un peu plus d'influence sur la diplomatie mondiale. Ce qui ne serait pas du luxe.

Puis, le traité de Lisbonne va élargir les compétences du Parlement Européen, grâce à l'extension de la codécision. Le Parlement, au lieu de n'avoir mot à dire que sur certains dossiers particuliers, sera désormais réellement associé à la quasi-totalité des dossiers législatifs de l'UE. Donc, une Europe plus représentative, plus à l'écoute de ses citoyens.

Je ne vais pas vous faire un topo complet sur le traité, et ce qui va changer dans l'UE. Mais en revanche, je vous conseille très fortement d'aller passer un peu (beaucoup même si possible) de temps sur cette page, qui reprend et complète ce que je viens de dire, de façon certainement plus claire!


Je ne m'étend pas plus sur le sujet, à vous de voir si cela vous intéresse - évidemment que ça vous intéresse n'est-ce pas? Évidemment.

En tous cas, une petite bouffée d'espoir dans un monde décidément bien trop gris et désespérant ces derniers temps...

En espérant vivre assez vieille pour vivre et voir un jour la naissance d'une Europe fédérale...


Oh et puis hoplà, un petit truc pour la route, une trouvaille heureuse, fruit de "europe fédérale" sur google, c'est le destin moi je dis...




dimanche 1 novembre 2009

Czech wars II - L'impératrice de l'univers


Eh oui. Je ne vous l'avais pas encore dit, mais depuis mon dix-neuvième anniversaire, je peux ajouter un nouveau titre à mon palmarès. Après Anaïs-l'hypocondriaque, Anaïs -la -larve-de-canapé - je reviendrais là-dessus, comptez sur moi- Anaïs- j'ai-toujours-raison-et-le-dernier-mot, et Anaïs-la-philosophe-du-dimanche, je suis désormais Anaïs-l'impératrice-de-l'univers. Explication.

Ayant à peu près l'âge mental d'un enfant de 7 ans, un rien m'amuse. Boire un sirop coloré avec une paille. Regarder voler un papillon. Ou un cerf-volant. Marcher seulement sur un pavé sur deux. Et surtout, organiser des soirées déguisées. Ainsi, l'année dernière, pour mes 18 ans, j'ai réussi à faire se déguiser deux promotions de très sérieux sciences-politiciens en stars Bollywoodiennes. Cette année, j'ai tenté l'anniversaire Science-Fiction. Certes, l'expérience à moyennement réussi. Bon, en fait c'était même plutôt raté. Excepté un membre de l'équipage de Star Trek et quelques couronnes et tiares en papier alu, le commun des mortels est resté égal à lui-même. Je dois avouer que mon déguisement d'Impératrice de l'Univers était également un peu tiré par les poils de moustache lui aussi. Bref. Je me suis prise le temps d'une soirée à peine arrosée pour l'Impératrice de l'Univers tout entier. Si fait.

Le problème, si c'en est vraiment un, c'est que depuis, je me plais bien dans le rôle. Même à posteriori.

Le matin, je m'attends à ce qu'un employé quelconque de mon palais vienne faire mon lit. Qu'on s'occupe de ma lessive. De ranger la cuisine. De ranger le frigo. Ces tâches sont l'apanage des manants. J'ai bien mieux à faire. M'occuper de la politique sociale de mon empire par exemple. Quelle est la réglementation locale en matière de cabines UV ? Comment sont organisés les congés parentaux par ici? Quelle politique en matière d'intégration des enfants autistes dans les écoles? Et puis l'emploi. Les pauvres salariés ont-ils de quoi se nourrir? Vous me l'accorderez je l'espère, c'est tout de même bien plus important et prestigieux que les basses tâches domestiques.

Mais je prends aussi des cours pour me préparer à ma future fonction - je dois l'avouer, je ne suis pas encore tout à fait l'Impératrice de l'Univers, je suis encore en phase de préparation à la fonction, je ne vais pas non plus assassiner l'actuelle Impératrice pour accéder plus vite au trône... Ainsi, tous les vendredi matin, je suis assidûment mon cours de protocole. J'y apprends à tenir une fourchette. A piquer. A ramasser. A ne pas utiliser le couteau. A ne pas s'essuyer la bouche avec la serviette. A organiser un dîner. A dresser une table, à placer les assiettes à égale distance du bord de la table grâce à mon précieux millimètre. A écrire au Pape et à son ambassadeur, le Nonce. A serrer une main. Rigolez, rigolez. Un jour, cela finira bien par me servir.

De même, je passe du temps à étudier les systèmes politiques des pays de la petite planète Terre. Celui du Royaume-Uni, des Etats-Unis, ceux d'Amérique Latine - le professeur équatorien, qui dispense son cours en espagnol, et son accent pour le moins étonnant, donne d'ailleurs beaucoup de fil à retordre à mon espagnol ma foi bien rouillé - d'Asie ou du Moyen-Orient. J'ai également eu quelques cours de Droit International Public - DIP pour les intimes et commence une série de cours sur la sociologie des relations internationales. Pour être franche, ne me demandez pas ce que signifie "sociologie des relations internationales", j'étais au cours, mais je n'ai toujours pas saisi. Toujours est-il que, bien que je sois dans une université d'économie, j'ai réussi à ne prendre que des cours qui ne parlent pas d'économie. Très très forte.

Mais depuis mon 19e anniversaire, je me suis aussi rendu compte que je vieillissais. Ayant toujours été la plus jeune partout, un sentiment d'invulnérabilité et de jeunesse éternelle me berçait depuis trop longtemps. Cet anniversaire a été une révélation. J'ai vu l'avenir. Je l'ai pressenti. Je vais bientôt avoir 20 ans. Je ne suis plus une teen-ager pour longtemps. Le temps file. Déjà près d'un mois depuis que mon anniversaire est passé. Que je n'ai pas écrit ici. Ce pour quoi je suis d'ailleurs bien désolée. La faute à la larve qui sommeille en moi. Mais je dévie. Le temps file. Je me sens vieillir tous les jours. Tous les jours, de nouvelles portes, des portes que je n'avais même pas remarqué, se ferment. Alors je fais tout ce que je peux, j'essaye de vivre le plus possible. Mais ça, c'est fatiguant. Effet secondaire du vieillissement sans aucun doute. Parfois, le soir, l'Impératrice de l'Univers est bien lasse.




Au passage, une petite humeur du jour...