mercredi 16 septembre 2009

Et pourtant, le monde tourne.

Déjà, désolée. Mais je n'ai tellement rien fait depuis quelques mois, que d'un coup, avoir des obligations, des papiers à régler, ou des choses à repérer, eh bien je suis un peu over-occupée. Et en tous cas bien crevée à la fin de la journée. Je ne vais pas me plaindre, j'adore ce rythme. Il me faut juste quelques jours pour m'adapter. M'adapter à quoi? Mais à ma rentrée!

Eh oui, lundi, j'effectuais ma rentrée à l'Université d'Economie de Prague, la Vysoká škola ekonomická v Praze, ou encore VŠE. Cette semaine a commencé l'Orientation Week, ou semaine d'intégration pour les étudiants Erasmus en échange à VŠE. Il faut donc que je vous raconte ça.

Donc lundi matin, rendez-vous à 9h30 dans les locaux de l'université avec mes amies de Dijon - oui oui on se déplace en bande par ici - pour commencer toutes les formalités d'arrivée. Rendez-vous 9h30, je pars donc vers 8h45. Je me dis "c'est bon, je suis large. Je ne serais pas en retard, de toutes façons j'ai repéré l'arrêt de tram". Première erreur.

Je suis bien partie de chez moi à temps pour prendre mon bus. Sauf que le bus était en avance, et que j'étais encore à 75 m de l'arrêt lorsqu'il m'a croisé. J'ai toutefois réussi, à grands renforts de mouvements de bras et grimaces de panique, à le faire arrêter en plein milieu de la rue pour pouvoir y monter. Premier obstacle franchi.

Le trajet suivant se déroule sans anicroches. Je m'arrête à la bonne station, prends le tram idoine, et une fois de plus, descend au bon arrêt. Mais là, je comprends que j'ai commis ma deuxième erreur avant même la première. Je n'ai pas vérifié quoi faire une fois descendue du tram. Je suis donc là, sous la pluie, en jupette -parce que oui, comme atmosphère de rentrée, le climat local fait très fort, froid, pluie, vent, la totale - a me peler grave, et totalement perdue, à ne pas savoir où aller. En même temps, une université c'est grand, et à Dijon, le bus s'arrête juste devant, alors je n'ai pas jugé utile de devoir vérifier mon trajet piéton post-tram. Toujours est-il que je suis là, paumée, en plein milieu de la rue, à chercher mon chemin tant bien que mal. J'essaye 100 m vers l'Est, puis revient 50 m en arrière, j'essaye l'autre côté de la rue. Rien n'y fait. Pas d'université en vue. En plus, le temps tourne, je suis désormais en retard pour mon rendez-vous. Pas grave.

Objectif survie 1: trouver université. J'appelle alors ma colocataire, restée à la maison avec internet, qu'elle m'indique le chemin. Malheureusement, elle en est incapable, et ne trouve pas l'université. "Merde, je suis inscrite à une université fantôme." Balayant rapidement cette pensée de mon esprit, je le retrouve, et pense aller demander à un commerçant. Pas de bol, je tombe sur un asiatique qui ne parle pas tchèque. Comme moi non plus ça pourrait aller vous me direz, sauf qu'il ne parle pas anglais non plus. Bon. Je tente le coup, non sans avoir attendu que le jeune achetant un soda soit parti, si ça se trouve, c'est un futur camarade de classe. Autant éviter les situations embarrassantes pour le moment. L'asiatique ne semble pas comprendre le terme "univerzita". Il me regarde avec le sourire typique du type qui comprend pas et s'en fout un peu, sans pourtant être méchant. Une sorte de Tike-tike indien version Tchéquie. Étrange.

Déçue par cette tentative avortée, je reprends mon chemin, et me rends petit à petit compte qu'une certaine frange des passants se dirige vers un parc. Je me mets dans l'idée de suivre ces jeunes, et là, miracle, mon université apparaît, immense et sereine, derrière les arbres couverts d'eau de pluie. Il est 9h55.

Arrivée à l'intérieur, je me perds une fois de plus, un vieux gardien essaye de m'aider, me demande ce que je cherche. Très bonne question. Je ne sais même pas ce que je cherche. Je suis là. On m'a dit de venir, je suis venue. Mais maintenant, je fais quoi? J'avance, suivant à l'oreille les supposés étudiants Erasmus. En effet, l'allemand ou les langues incompréhensibles sont fortement utilisés dans certains groupes, autant suivre. J'arrive dans un nouveau bâtiment, le Rajská Budova. Comment, le bâtiment des tomates? Soit. Ce n'est qu'à la fin de la journée que j'apprends qu'il s'agit en fait du bâtiment du paradis. Je pense toutefois que cela restera toujours le bâtiment des tomates pour moi.

Dans une file d'attente, j'entends parler français. Je me précipite sur les deux pauvres étudiants, qui ne comprennent guère ce qui leur arrive. "Ah, vous êtes français! Vous savez ce qu'on doit faire? Où on doit aller? Dans quel ordre? C'est où les ascenseurs? Et les toilettes?". Je suis une personne très organisée...

Je vous passe les détails administratifs inutiles. Pour faire court, j'ai attendu 25 minutes devant une porte pour finalement me faire dire que j'attendais devant la mauvaise porte. Ensuite, j'ai payé une carte, puis encore payé une autre carte, puis attendu de nouveau, près de 2h30 - non, je vous assure, montre en main, plus de 2h30 d'attente - pour récupérer ma carte étudiant tchèque. Oui!! J'ai ma carte étudiant tchèque!! Je l'ai méritée, c'est sûr, mais je vais enfin avoir accès à toutes les réductions étudiantes de République Tchèque. Car ici, les réductions étudiantes ne sont que pour les étudiants tchèques. Même les cartes étudiants International, ISIC, ne sert à rien. C'est quelque peu pénible, vous en conviendrez.

Le point positif de la queue, c'est que j'y ai rencontré un bon nombre d'étudiants Erasmus. J'ai donc rencontré dans l'ordre un portugais, un suédois, deux tchèques, deux néo-zélandais, une tchèque, encore une suédoise et un tchèque, et une flamande. En ajoutant les autres rencontrés dans la journée (je ne comptabilise que ceux dont je me rappelle le nom), soit un italien, un hollandais et une sud-coréenne, le total de la journée est plutôt intéressant!

En fin de compte, après les longues heures de papiers et de queue, nous sommes tous allés boire une bière dans un pub pas loin du campus. Ça s'annonce plutôt bien ce semestre. Ah oui, parce que la plupart d'entre eux ne restent qu'un semestre. Il n'y a que les français qui restent si longtemps.

C'est tout de même étrange. Durant l'été, lorsqu'on ne fait rien, je veux dire, qu'on ne travaille pas, ne voit pas régulièrement des amis, ou simplement qu'on ne lit pas les journaux, c'est comme si le monde s'arrêtait de tourner. Qu'il se mettait en pause estivale. On se lève tard, on se balade dans les rues, ou bien on reste chez soi, pour vivre à son rythme durant quelque temps. C'est vraiment comme si le monde sérieux cessait d'exister. Et puis un jour arrive la rentrée, de nouveau, on doit se lever plut tôt, affronter la foule qui se presse dans les transports, les Escalators. On arrive même à trouver un exemplaire ou deux de journaux gratuits distribués dans le métro. On rencontre de nouvelles personnes, on met en place une nouvelle routine, et puis finalement, on s'en rend compte à la fin de la journée, que le monde n'avait jamais cessé de tourner.


Pas encore de photos correctes de mon université, mais promis! Ca arrive! En attendant: http://www.vse.cz/

3 commentaires:

BD a dit…

Ma nounouche, tu retrouves la vie normale, comme ça tu vas pouvoir te plaindre que tu es débordée, j'adore!
Et puis une chose est sûre tu as le sens de l'orientation aussi développé que celui de ta mère!
bisous

Anaïs a dit…

Oui, surement. Mais c'est sympa de se plaindre, non? C'est de famille... Mais oui, je pense que mon supposé super sens de l'orientation ne fonctionne que dans un magasin de fringues... Cela reste pratique cependant pour ne pas se perdre durant le rush des premières heures des soldes...
bisous too

Unknown a dit…

Et ce sens de l'orientation vient de loin ! Demande à ta mère, le jour où je me suis perdue à Tahiti... il n'y a qu'une route qui fait le tour de l'île !
Bisous
MamieO