samedi 5 septembre 2009

La solitude a un goût de fromage pané froid...

Tôt ce matin, très tôt, bravant la pluie, la houle, le froid et la fatigue, je suis allée faire un tour au marché aux puces de Kolbenová. Lever à 7h45, appareillage à 8h19, bus à 8h22, et ensuite métro B direction Černý most. Accostage à 9h07. Tourner à tribord (droite), et suivre la foule des badauds ( ne pas suivre mon exemple et barrer en solitaire à gauche à bâbord) qui se presse en direction du marché. La douane est de 20 Kč ou bien 1 €. Le marché est ouvert de 7h à 14h il me semble.

Le marché est composé à l'entrée de rangées de petits commerçants vendant des denrées alimentaires à très bas prix (le gros pot de 750g de Nutella est à moins de 80 Kč soit autour de 3€, bien moins cher qu'en supermarché), comme les soupes, sauces, nouilles, et autres substances en sachet - j'ai d'ailleurs l'impression qu'il y a une sorte de concours national, à qui réussira à mettre le plus d'aliments possibles en sachet sous forme déshydratée. Mais on trouve aussi des fruits et légumes, des œufs, ou encore du fromage ou des saucisses et de la viande sèche comme fraîche.

Une fois passée la partie alimentaire, on arrive au quartier des DVDs. En quittant le Maroc je pensais quitter pour de bon les mini-Fnac en plein marché. Et bien non! Les revoilà! Certes, il n'y a pas un très grand choix, entre les films d'action tchèques en tchèque sous-titrés en tchèque ou en polonais, et les films pour adultes, mais parfois on peut tomber, en fouillant bien, sur une production américaine ou tchèque de qualité, et ce n'est vraiment pas cher, entre 20 et 40 Kč , soit entre 1 et 1,5€ . Il faut juste s'armer de patience...

Après les DVDs viennent les armes, l'électronique, les produits de beauté (douteux parfois d'ailleurs), les pneus de voiture. Là, honnêtement, je n'ai pas regardé... Mais après, viennent des stands plus intéressants, ceux des semi-antiquités, des montres made in USSR, de vieux appareils photos ainsi que tout un assortiment d'objets hétéroclites dans lequel il est ma foi bien agréable de fouiller.

Ainsi, j'ai réussi à harponner quelques photos et cartes postales d'avant 1940, quelques couverts (veuillez excuser cet intermède domestique, mais manger à quatre avec trois fourchettes version trident, ça va bien 5 min, après c'est lourd), ainsi que de drôles de pots en verre pour chimistes, ornés de latin. Oh et puis quelques barres de chocolat noir discount... On ne se refait décidément pas...


Avant de quitter le marché, j'ai voulu tester une des baraques à snack qui ne désemplissaient pas. J'ai ainsi pu voir des tchèques, la cinquantaine, commander et boire des shots de becherovka à 11h30 du matin, les voir descendre des demi-litres de bière pour accompagner saucisses grillées, galettes de pommes de terre, et frites.

Rien de très inhabituel. J'ai pour ma part expérimenté le fameux smážený sýr, ou fromage pané, dont tout le monde parle. Depuis deux ans que j'étudie le tchèque, ce plat représentait une sorte de cauchemard, le plat à ne surtout jamais commander mon année à Prague venue. J'ai surmonté ma peur et mon dégoût. J'ai mangé du fromage pané. Je l'ai gardé au fond de mon estomac. Mais franchement, ça ne gagne pas à être connu...

Je ferais sûrement une seconde tentative dans un véritable restaurant, après tout, c'était dans une baraque à frites -même si j'ai tendance à penser que la nourriture qui y est servie y est bien servie. Igor et Jarsolav semblaient penser de même. En effet, alors que j'essayais de manger malgré le vent, qui faisait voler frites et salade, les deux tchèques sont arrivés et ont tenu le parasol sous lequel je tentais avec peu de succès de m'abriter. J'en ai profité pour prendre cette photo de mon délicieux déjeuner. Ce qui les a fait beaucoup rire. "Mais je suis française! C'est nouveau tout ça pour moi, alors je prends des photos pour pouvoir raconter" tentais-je de leur expliquer dans un tchèque très aléatoire. S'est ensuivie une conversation en tchèque, très loquace du côté de mes interlocuteurs, un peu plus perplexe et remplie de "aha" de ma part, histoire de faire croire que je suis tchécophone. Vous avez déjà essayé de suivre une conversation dans une langue dont vous ne comprenez qu'un mot sur trois ? Le truc c'est de hocher la tête en permanence, de rire avec tout le monde, même sans comprendre, et de ponctuer dans ce cas-ci de "Tak!" et "To jo!", soit plus ou moins "ok" "oui oui". Grand moment de solitude s'il en est... En plus le vent avait refroidi mon fromage pané. Il faut vraiment que j'essaye d'en manger ailleurs...



5 commentaires:

BD a dit…

hye darling, tu ne nous a pas raconté ton épisode hôpital dans un ex pays communiste, soit par exepmle en quoi les docteurs ressemblent à Dr House ou Dr mamour, tes deux préférés....
On pourrait rire de ça aussi en oubliant le stress du moment...

Anaïs a dit…

T'inquiètes, j'y viens, j'y viens, mais j'ai besoin de plus d'infos pour le moment! Je veux un reportage complet!

BD a dit…

En tous cas, c'est super comme idée, je viens de lire celui de Thomas et vais m'attaquer à celui de Muriel!
Maman chérie (comme tu m'as mis sur mon portable)
Pas mal ces petits jeunes globetrotters

L'exilée en Lorraine a dit…

J'aime beaucoup ta façon d'écrire et je pense que ton blog va devenir ma soupape hebdomadaire (histoire de ne pas exploser trop vite en rentrant du boulot !)... Bref, tu n'as plus qu'à continuer tes découvertes et à les retranscrire pour nous autres pauvres françaouis !
Bisous très frais (la chaudière s'est remise en marche ! Si, si !)
Carole

Anaïs a dit…

Merci beaucoup! Et puis tant mieux si ça permet de te distraire un peu! C'est le but!
Si si, la chaudière je veux bien le croire... je me pèle ici!
bisous tout aussi frais,
anaïs