Enfin!
Certains n'y croyaient plus, d'autres désespéraient, d'autres encore commençaient à perdre patience...
Enfin. Après moult palabres, caprices et surprises; après de nombreux mois; après avoir épuisé tous les artifices et prétextes possibles; avec beaucoup de mauvaise volonté, Klaus a enfin signé.
Hier, mardi 3 novembre, à 15h, le président de la R.Tchèque Vaclav Klaus a enfin signé le traité de Lisbonne, qu'il refusait de signer, invoquant tous les prétextes possibles pour ce faire.
Klaus n'aime pas l'Europe. Non. C'est faible. Klaus exècre l'Europe. Alors forcément, signer un traité qui renforce l'intégration de l'Ue, c'est pas évident pour lui. Le traité est passé plusieurs fois devant la Cour Constitutionnelle tchèque, qui, ce mardi, a finalement jugé le traité en totale conformité avec la Constitution tchèque. Mais Klaus a aussi réussi à négocier et remporter un opt-out de la Charte des droits fondamentaux, sous prétexte de vouloir éviter de devoir rendre des comptes pour l'expulsion des Allemands des Sudètes en 1945. Il y a aussi eu la lettre de David Cameron, leader du parti conservatiste britannique, demandant à Klaus de retarder la signature jusqu'à sa probable élection au printemps prochain, histoire d'organiser un petit réferendum sur le traité au Royaume-Uni, qui aurait eu peu de chances d'êtres positives.
Raconté comme ça, ça semble simple, mais croyez-moi, il a fait très fort le Klaus. Ici, le gouvernement - si on peut appeler ça un gouvernement, la notion est assez aléatoire ces derniers temps dans le pays - s'en arrachait les cheveux. Bruxelles ne prend plus vraiment Prague au sérieux, du moins c'est l'impression qu'on a, vu d'ici. La présidence suédoise de l'UE a sérieusement commençé à s'énerver, de même que nombreux pays européens. Dans le genre tête de mule, on fait difficilement mieux. Mais là, il n'avait plus aucun recours, plus aucune excuse. Alors il a signé. Même si personne ne s'attendait à ce qu'il s'éxécute si rapidement après l'annonce du verdict de la Cour Constitutionnelle tchèque.
Le traité de Lisbonne a enfin été accepté par tous les pays de l'UE. Il entrera définitivement en vigueur le 1er décembre prochain. Un grand succès pour la présidence suédoise, mais avant tout pour l'Europe toute entière.
C'est un grand pas pour l'UE, assurément. Qu'est-ce que ça va changer? Tout d'abord, l'Union va se doter d'un Président permanent du Conseil Européen. Le fameux poste de "Président de l'UE", au mandat renouvelable de deux ans et demi. Si par chance et intelligence, les Présidents et/ou Premiers Ministres de l'UE parviennent à nommer un candidat véritablement compétent à ce poste, l'UE pourrait enfin commencer à avoir une politique extérieure cohérente, une voix unie, et par conséquent un peu plus d'influence sur la diplomatie mondiale. Ce qui ne serait pas du luxe.
Puis, le traité de Lisbonne va élargir les compétences du Parlement Européen, grâce à l'extension de la codécision. Le Parlement, au lieu de n'avoir mot à dire que sur certains dossiers particuliers, sera désormais réellement associé à la quasi-totalité des dossiers législatifs de l'UE. Donc, une Europe plus représentative, plus à l'écoute de ses citoyens.
Je ne vais pas vous faire un topo complet sur le traité, et ce qui va changer dans l'UE. Mais en revanche, je vous conseille très fortement d'aller passer un peu (beaucoup même si possible) de temps sur cette page, qui reprend et complète ce que je viens de dire, de façon certainement plus claire!
Je ne m'étend pas plus sur le sujet, à vous de voir si cela vous intéresse - évidemment que ça vous intéresse n'est-ce pas? Évidemment.
En tous cas, une petite bouffée d'espoir dans un monde décidément bien trop gris et désespérant ces derniers temps...
En espérant vivre assez vieille pour vivre et voir un jour la naissance d'une Europe fédérale...
Oh et puis hoplà, un petit truc pour la route, une trouvaille heureuse, fruit de "europe fédérale" sur google, c'est le destin moi je dis...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire